Un message de Yohann
Je vous invite à partager ma réflexion, en toute humilité, sur notre (sur)consommation numérique.
En effet, il suffit de quelques clics pour regarder la dernière série à la mode sur netflic, envoyer un selfie sur facedebouc ou amstamgram, discuter sur wathefuck, faire une recherche sur gogol, ou acheter le dernier coupe-cils tendance sur ahmazone.
Or, ces pratiques engendrent des coûts astronomiques en termes énergétique, environnemental, social, sanitaire et éthique.
Ce texte n’a pas pour objectif de culpabiliser ou de me positionner en père moralisateur (nous avons tous nos incohérences) mais juste de rappeler quelques vérités.
Pour fabriquer un de ces appareils, le sol doit être perforé en profondeur pour y extraire des matériaux précieux (34kg pour 100g !), créant des dommages environnementaux. Ceux-ci parcourront 4 fois le tour de la planète avant d’atterrir dans nos mains, avec une empreinte carbone exécrable.De plus, de la main d’œuvre esclavagisée sera utilisée sans protections sanitaires ni sociales.
A ma connaissance, seul le Fairphone serait éco-responsable.
Par ailleurs, ces écrans nécessitent d’être rechargés (très) régulièrement, abreuvant de fichiers, pièces jointes, photos, vidéos des data center, (usines de stockage), extrêmement énergivores.
En outre, leur sur-utilisation apportent de graves problèmes de santé. En effet, le temps passé en mode connecté nous prive d’exercices physiques, de communication de visu, provoque une dépendance, de l’obésité, des dépressions et réduit l’espérance de vie.
Mon prof de philo (en 1991) aimait nous conter cette anecdote : "depuis les années 60, notre espérance de vie a augmenté considérablement. Cela se traduirait par 3h de plus par jour. Or, aujourd’hui, depuis l’arrivée de la télévision, nous consacrons plus de 3h/j devant cet écran!" C’est parlant, n’est-ce pas?
Éthiquement parlant, il est de bon aloi (Cf maître Capello, remember) de rappeler que 80% de nos connections sont trustées par des mastodontes du capitalisme. Ces entreprises (principalement de la Silicon Valley) nous vendent (RIEN n’est gratuit) toujours plus attrayant pour faire partie de notre quotidien. D’ailleurs, elles y accèdent aisément puisque nous le leur offrons sur un plateau. D’où une certaine uniformisation, uberisation devrais-je dire, de notre consommation, donc de notre culture et de nos sociétés. En retour, elles nous abreuvent de produits (souvent superficiels et/ou éphémères) correspondants à nos "besoins" ou envie.
Ne boudons pas notre plaisir: qu’il est agréable de lire le Canard Enchaîné en version numérique (confinement oblige), de rire avec nos amis en visio-apéro, d’acheter le dernier album de Christophe (rip!) ou de visiter le musée consacré au coupe de cheveux nord-coréenne depuis 1850.
Évidemment, ces appareils sont une avancée pour l’Homme (et la Femme, hein!). Inutile de rappeler tous ce qu’ils ont pu apporter au niveau médical, scientifique ou de communication. Mais limiter sa consommation, appuyer sur OFF, se déconnecter est AUSSI un acte Politique, au même titre que d’acheter ses légumes au marché, son livre chez son libraire, aller bosser en vélo ou voter Vitry en mieux!
Une donnée : nos enfants (les futurs consommateurs citoyens) de 13-18 ans passent en moyenne 6h45 par jour devant un écran (hors confinement !)
Alors, ne soyons pas incitateurs à cette sur-exposition et seul ou en famille, préférons aller voir un film aux 3 Robespierre, nous balader au parc des Lilas, boire un verre au bar du marché ou danser au Kilowatt.
Sinon, penchons-nous sur le véritable intérêt de notre prochaine utilisation d’un appareil numérique, privilégions des sites alternatifs aux gafam, supprimons les mels inutiles sur notre boite de messagerie et limitons l’envoie de vidéo de petits chats qui se font des câlins....bref, soyons consom’acteurs numériques !
Et comme le disait PPD aux Guignols de l’info :"maintenant vous pouvez éteindre votre écran et reprendre une activité normale!"
Yohann.
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